ÉTAPLES 2017- CHAPITRE 1 : STREET ART DÉTECTIVE

Jeff Aérosol en résidence à Étaples … Ces simples mots suffirent à me faire rêver. De là à confronter mes rêves à la réalité, il n'y avait qu'un pas que je n'hésitai pas à franchir. Dans mon fantasme, on sentait à chaque coin de rue battre le cœur du street art, et les œuvres du maestro fleurissaient un peu partout. Mais le réel fut tout autre. Tout d'abord, j'oubliai qu'une résidence consiste avant toutes choses à travailler avec des artistes du crû plus qu'à exposer ses œuvres propres. Et si celles du mentor sont bien présentes, elles sont moins nombreuses qu'à Roubaix, par exemple. Il me fallait donc, outre les créations de Jeff, shooter toute œuvre graphique intéressante (ce qui n'était pas pour me déplaire) mais surtout sans savoir si elles découlaient ou non de la dite résidence. Pour certaines, leur non-appartenance à cette dernière est évidente, graphs sympathiques mais manquant de maturité artistique. Pour d'autres, je demeure dans le doute. Mais l'obstacle le plus conséquent toutefois n'était pas là. À première vue, l'art urbain semble quasi-absent de la ville. S'égarer dans les petites rues - dont Étaples possède un stock impressionnant- ? Pourquoi pas, mais en s'éloignant du centre ville, on prend le risque de ne rencontrer absolument personne. Étrange impression. Reste à demander aux passants, mais lorsque j'interroge les habitants du crû (et par erreur quelques touristes) personne ne semble pouvoir me renseigner. Je me livre donc à un  véritable travail d'enquêteur. Quelqu'un enfin peut me guider vers ma toute première fresque murale, j'en découvrirai deux autres par hasard, et quelques graphs méritants au passage, mais de Jeff Aérosol, je ne possède toujours pas la moindre trace. Il me faut questionner encore et encore pour être orienté vers le Port et le Musée de la Marine. Ouf ! L'honneur est sauf !