LIBAN 2017 : SUR LE BORD DE LA ROUTE

Pour qui a déjà posé les pieds au pays du cèdre, le street-art libanais constitue une véritable évidence. Sa captation, en revanche, est parfois plus problématique, surtout si l'on n'est pas motorisé. Beyrouth et ses environs immédiats regorgent de fresques de premier ordre, mais y aller en plein jour sous une chaleur étouffante relève de la gageure lorsque l'on n'y est guère accoutumé. L'autoroute, les périphériques, le chemin qui mène à l'aéroport témoignent d'une belle vitalité du graph. Sur des bords de route étroits, autrement dit sans le moindre recul, où les fous du volant abondent, les street-artists ne se contentent pas de signatures à l'arrache, mais créent de véritables œuvres, souvent d'une belle puissance. Mais comment s'y arrêter sans danger ?

Le Liban est ma seconde famille, là demeurent bien des gens que j'aime, merveilleuse parenté dont mon mariage m'a fait don. Nous nous y rendons deux fois l'an. Pourtant, j'ai réalisé que mon dernier shooting street art datait de l'an 2015. Ce temps de latence cependant m'a permis d'affûter mon œil, plus apte à repérer le moindre graph. À deux reprises, ma belle famille stoppa en bord de route pour me permettre un arrêt sur image. Sur les lieux où nous nous rendîmes, quittant notre chambre climatisée, je fis moisson d'œuvres street-art. Enfin, sur le chemin du retour, je pus, par la fenêtre ouverte, prendre au passage quelques fresques murales de belle facture. L'art phénicien se décline aujourd'hui sur le mode urbain, et il le fait souvent avec panache.