ONSEPT, L'ALCHIMISTE DES RÊVES (Paris 12, 2018)

Onsept est de ces artistes dont les œuvres persistent à travailler en vous bien après le premier regard. Comme un écho de nos propres espaces, où s'articule la liberté du rêve. Qui, dans un même élan donne chair à nos aspirations et infiltre un peu d'onirisme dans nos existences quotidiennes. Alliant la finesse du propos et une maîtrise technique époustouflante, Onsept nous propose à la fois une réflexion et le point de départ d'un voyage au centre de nous-mêmes.

L'artiste, totalement autodidacte, a longuement travaillé la lettre, puis la forme figurative, multipliant les fresques murales d'anthologie. Avant de se pencher sur la toile, qu'il transfigure en mixant les techniques, usant tant du pinceau que de l'aérosol. L'exposition "Mondes intérieurs", passage Guigon montre toute l'étendue du talent de l'artiste, qui nous guident en douceur vers ces mondes engloutis qui dorment au cœur de nos mémoires. Densité du langage, fluidité du trait, vertige de la couleur. À la rencontre de nos centres émotionnels, des paradoxes qu'ils engendrent, de nos aspirations secrètes. Les tons sont vifs mais spiritualisés, tels des cris retenus, des jardins suspendus entre un monde et l'autre. Les corps, souvent discrètement scindés au niveau du cou, semblent marquer la dichotomie entre la chair et l'esprit. Au sein de chaque personnage, tout un monde se déploie, des univers se télescopent. Onsept possède au plus au point l'art de la précision. Du geste et du coloris, du mouvement interne et externe. Chaque peinture est scénographiée, ponctuée par un texte de la galiériste Hanna Ouaziz, qui propose plutôt qu'il n'impose un angle de vision de l'œuvre. Traduisant une réelle connivence avec l'œuvre. Une remarquable exposition qui, après "Take a breath" redonne à l'art sa dimension première : celle de nous engager dans la profondeur de l'Homme, de dire et rêver notre époque, de penser et réinventer le monde et, par glissements de sens, changer notre regard sur lui.

"Mondes intérieurs- Jusqu'au 31 mai 2018. Passage Guigon, 39 rue de Charenton, Paris 12ème