TOMADEE, RENCONTRE AVEC UN STREET-ARTIST REMARQUABLE (PARIS 7, 2017)

Je confesse qu'avant l'exposition "Indociles", le nom de Tomadee (son nom d'artiste) ou de Thomas Chedeville (son nom à la ville) m'était totalement inconnu. Mais l'affiche de ladite expo était sacrément alléchante, et une consultation rapide de Google Images me convainquit derechef qu'il ne fallait à aucun prix la rater.  Un superbe Jimi Hendrix sur la façade de l'Européen, Place de Clichy, ancra profondément l'idée en moi. Sise dans le 7ème arrondissement, la Galerie Deux6 vient tout juste d'ouvrir ses portes. J'entre, et suis aussitôt submergé par un déluge de couleurs. Œuvres pétries de références à tout un pan du septième art et du rock'n'roll, œuvres lumineuses aux tons éclatants, usant des techniques du pop art sans pour autant sacrifier à leurs tics, les créations de Tomadee valent amplement le détour, et, si j'ose dire, plusieurs mêmes. Il y a là-dedans quelque chose de l'ordre du fado, ou du duende cher à Garcia Lorca, joyeux et triste à la fois. Loin de toute nostalgie des paradis perdus, l'art de Tomadee consiste avant tout à les recréer, à leur ciseler un écrin dans lequel ils reprennent vie. Après un premier tour de l'expo, je discute un moment street art avec le big boss de la galerie, lui parle également de mon blog. Quelques instants après, il appelle "Thomas !". L'artiste émerge de l'arrière-boutique, jeune, dynamique, sympathique et barbu. Et nous revoici partis dans une conversation à bâtons rompus sur les mérites de l'art urbain.Chedeville me dit être content que l'exposition se terme, parce qu'il va pouvoir retourner "dans la rue". Rafraîchissant, en cette période de culte de la réussite et de "l'accomplissement social". Comme une grande source de jouvence … Toute la magie du street-art …