Qui a vu une fois une œuvre de Pantonio, sur un mur de Paris ou d'ailleurs, reconnaîtra entre mille sa griffe. Animaux ou personnages en résonance avec les écorchés des cours d'anatomie, auxquels la finesse du trait confère une dignité nouvelle. Art figuratif dans lequel les repères concrets s'abolissent jusqu'à l'épure. Masse de fibres, de nerfs, réduite à l'essentiel. Comme si était explorée une sous-couche du réel, un monde parallèle presque proche du monde mais touché par l'aile de l'ange du bizarre. Et lorsqu'il s'aventure dans l'abstraction, Pantonio lui donne une chair, une densité, une réalité étonnante. L'exposition "Atlantide", à la galerie Itinerrance était pour moi un point de chute incontournable. Un titre qui traduit bien ce sentiment immédiat d'autre monde, d'art visionnaire qui s'impose d'emblée à l'œil du visiteur. Entre rêve et cauchemar, l'art de Pantonio dérange, comme celui d'un Dürer, d'un Egon Schiele ou d'un Kokoshka. Mais il ne laisse jamais indifférent.