FOCUS SUR LA STREET DREAM GALLERY (St Ouen 2017)

À priori, installer une galerie spécialisée street art au sein du Marché Malik, par conséquent du tourbillon mouvant et haut en couleurs des Puces de St Ouen,  semble une idée aussi pertinente que de construire une piscine au milieu de la mer ou un solarium en plein désert. Mais il faut toujours (ou tout au moins souvent) se méfier des à priori. J'avais narré dans un article précédent comment, désireux de m'y rendre, j'avais trouvé porte close et en avais profité pour commencer à explorer les pulsations de ce cœur battant du street art que sont les Puces de St Ouen. Lisant l'article, le big boss King Bobo, également slameur émérite, me communique via Messenger son numéro de portable (hé oui, c'est beau la technique, quand même). Ce jour là, je l'appelle et m'assure que la galerie est bel et bien ouverte. Elle l'est. Je m'y précipite illico. Là, dans ce petit espace, j'ai beau avoir les yeux encore tout imprégnés des mille et une merveilles croisées sur mon chemin, je suis submergé de beauté. Si d'autres street-artists surdoués sont également présents sur les murs, le fer de lance de la galerie semble bel et bien Banga, merveilleusement prolifique. Maître de la couleur, où prennent place des visages icôniques, son travail m'avait déjà fortement impressionné, que ce fût à St Ouen même ou vers le Canal Saint Denis, sans que j'en ai identifié le créateur. Ici, il trouve une puissance accrue, feu d'artifices de bleus, de rouges, de jaunes, maelstrom bariolé, éblouissant, qui laisse sans voix. Une galerie à visiter de toute urgence.