Galerie à ciel ouvert : un terme qui agace tout amateur qui se respecte. Car le street art se révèle bien davantage et bien autrement que cela pour qui fouille ses entrailles, pénètre ses arcanes secrets. Changement de démarche, d'angle de vision, de regard. Celui qui déambule assoiffé, affamé d'un graph selon son cœur n'est plus simple spectateur, en un certain sens passif, qui contemple ce qu'on lui offre, prémâché. Il va vers, il agit. L'œil, délivré de l'espace où on le confine, n'est plus soumis à l'obligation de voir. Il peut zapper, grappiller, ou dévorer à pleines dents, selon l'envie et les affinités. Galerie à ciel ouvert : après coup parfois, pourtant, le terme vient à s'imposer presque malgré soi. Sur le moment, les plans, le nom des rues constituent autant d'outils essentiels pour la conquête de la ville. Mais progressivement, la cartographie s'efface ; ne demeure que le souvenir des œuvres.